Voyage en Suisse et en Italie (1er - 11 Mai 2008)

Jour 4: Aosta - Lugano
Vallée d'Aosta
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Beaucoup de kilomètres de prévus aujourd'hui (273kms), et peu de temps pour profiter des paysages. Je descends par la vallée d'Aosta en suivant la route de Torino. Coincé entre deux montagnes, la route est large mais serpente bien. Je m'amuse dans chaque virage. La vallée ayant de nombreux forts et châteaux, je m'arrête régulièrement pour prendre des photos. A cette heure matinale, le soleil fait ressortir la brume qui se trouve au fond de la vallée. Cela donne des dégradés de couleurs magnifiques et envoûtants.

Vallée d'Aosta
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Au bout de quelques kilomètres, je m'arrête dans une station service pour faire le plein. Ne connaissant pas le fonctionnement des pompes automatiques (et ne trouvant pas l'endroit pour insérer ma carte de crédit), je demande de l'aide à un italien arrêter à la station. Il me montre alors comment procéder. Ma carte n'étant pas compatible avec le réseau bancaire de la pompe, j'utilise donc un billet de vingt euros pour faire le plein. Avec mon petit réservoir d'essence, je ne rempli que pour douze euros. Là dessus, l'italien en question revient me voir et me rends la différence en euros. Trop content de ce coup de main fortuit, je repars donc pour cette longue journée.

Vallée d'Aosta
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Après une cinquantaine de kilomètres, je change de vallée pour me diriger vers la région des lacs. Juste avant de prendre le tunnel qui me fera passer dans l'autre vallée, je m'arrête au dessus d'anciennes ruines romaines. De la où je suis, je domine l'entrée de la région piémontaise, et la vue n'est limitée que par la brume qui flotte dans la plaine.

De l'autre coté, c'est la grosse déception de la journée. Le décor est quelconque. Les villes s'enchaînent et se ressemble. Je trace sur une cinquantaine de kilomètres avant de quitter la route principale. J'emprunte alors une petite route. A nouveau, le contraste se fait ressentir mais cette fois-ci dans le bon sens. La route fait à peine la largeur de deux voitures et les virages serrés s'enchaînent. Cette fois-ci, pas de falaises vertigineuses pour calmer mes ardeurs. L'absence totale de circulation me permet de lâcher les chevaux de ma monture. Sans non plus chercher les limites de mon véhicule, et encore moins les miennes, je conduit de manière beaucoup plus sportive que d'habitude.

Santuario di Boca
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Au détour d'un chemin, je tombe sur le Santuario di Boca. Cette immense église en brique rouge est digne d'une grande cathédrale. La façade frontale offre une colonnade de taille pharaonique. Perdu au milieu des collines boisées, cet édifice sort un peu du décor. Je reprends alors la petite route sur laquelle je m'amusais tant. Après quelques kilomètres de plaisir, je retombe de mon petit nuage pour faire les derniers kilomètres qui me sépare du lac d'Orta sur une route quelconque.

Villa Crespi
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Les alentours du lac sont très verdoyants et les quelques demeures qui y sont construites tiennent plus du château que de la simple maison. Je m'arrête devant un hôtel aux contours arabisant (villa Crespi) digne de l'Alhambra de Granada. Les fenêtres comme les murs sont cisaillés de motifs géométriques. Les détails impressionnent par leur finesse et leur nombre. Chaque courbe est prétexte à en rajouter, mais l'ensemble ne fait pas pour autant surchargé (enfin mon avis sur la question est sûrement biaisé, étant fan du style rococo).

Villa près d'Orta
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Je quitte ensuite les berges du lac d'Orta pour entrer dans les collines avoisinantes. Je tombe à nouveau sur une petite route sinueuse. La région a l'air d'être très réputée parmi les motards car à partir de ce moment, je n'ai pas arrêté d'en croiser. Plusieurs fois, je me suis fait doubler par des fous furieux qui se croyaient dans un rallye. J'entendais à peine les vrombissements de mon bicylindre comparé aux hurlements de leurs moteurs. Sans chercher à les suivre, j'apprécie les petits enchaînements de virage.

Vue sur Stresa
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Vers 14h, j'arrive enfin en vue du lac Maggiore. Le premier panorama qui s'offre à moi est impressionnant de part sa taille. Malgré la hauteur laquelle je me trouve, je n'arrive pas à distinguer les limites du lac. Il s'étend dans trois directions différentes avec une montagne entre chaque, les trois bras se regroupant à mes pieds. De là où je suis, je domine la ville de Stresa. J'ai une vue imprenable sur Isola Bella, une petite île occupée par un immense palais, et une réplique pas si miniature que ça des jardins suspendus. Au passage, j'admire également l'ancienne demeure ducale tout aussi imposante. Je continu pour longer la berge nord du lac. les somptueuses "casa" de la région de Stresa n'ont rien à envier aux hôtels de luxe du lac Léman devant lesquels je suis passé la vieille.

Isola Bella
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La route qui suit les contours du lac mélange subtilement fun et beauté. J'alterne des phases sportives ou je m'amuse plus ou moins à suivre les motards qui slaloment entre les touristes, et des phases contemplatives où je me cale derrière une voiture pépère et où je prends le temps d'admirer l'environnement idyllique dans lequel je me ballade. Malheureusement, les deux activités ne sont pas très compatibles, et pour des raisons évidentes de sécurité, je me limitais à une seule à la fois. Avant de quitter l'Italie pour retourner en Suisse, je fais une petite halte devant l'Isola Brissoga, un ancien château en ruine au milieu des eaux. Après Locarno, je quitte les berges du lac pour descendre sur Lugano. J'emprunte alors la route du Monte Cerneri. Les lacets s'enchaînent mais la grande largeur de la chaussée rends l'ensemble moins fun que les petites via italiennes.

Lac Maggiore
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La fin de la journée est plutôt barbante. La vallée menant à Lugano n'a rien de spéciale. Arrivé sur place, je tente ma chance dans un premier hôtel. Effrayé par les tarifs (77 euros pour la chambre la plus simple), on me conseille d'aller à un hôtel près de la gare. Manque de bol, juste au moment où je dois traverser la passage à niveau qui me sépare de l'hôtel, un premier train passe dans un sens, puis un second dans l'autre. Après sept minutes, un troisième passe. Autour du passage à niveau, les gens s'accumulent. Derrière moi, c'est un concerto pour klaxons. Après quinze minutes d'attente, un quatrième train passe. Entre temps plusieurs voitures ont déjà fait demi-tour. Au bout de seize longues minutes, quand les barrières se lèvent enfin, je redémarre le moteur, et parcours les quelques mètres qui me séparaient de l'hôtel. Pour aller manger, je me ballade un peu dans Lugano. Je retrouve les riches demeures de Stresa, mais ayant laissé mon attirail de photographe dans la chambre d'hôtel, je peux que les admirer.

Lac Maggiore
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Je me rends compte avec amusement que chaque jour à un mot d'ordre. Le premier avec "mise en jambe". Le mauvais temps, les fausses manipulations avec le GPS, la chute au stop sont autant de galères qui me rappelle à l'ordre. Le deuxième avec "aventure" pour le coup du championnat de France de lutte qui a submergé les hôtels de Pontarlier. Le troisième avec "découverte" pour les paysages magnifiques des Alpes suisses. Et enfin le quatrième avec "fun" pour les petites routes italiennes entre les lacs, si populaires parmi les motards. Je me demande quel sera celui de demain, sachant que j'appréhende un peu le trajet entre les lacs et Genova qui est sensé être plutôt ennuyant.

Vallée d'Aosta
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Vallée d'Aosta
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Forte di Bard
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Vallée d'Aosta
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Castello di Fenis
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Ruine d'Ivrea
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Villa Crespi
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Isola Bella
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Isola Superiore
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Cédric Rabemananjara - copyright 2008