Voyage en Suisse et en Italie (1er - 11 Mai 2008)

Jour 7: Nice - Digne les bains
Gorges du Cians
Gorges du Cians agrandir

L'étape d'aujourd'hui n'est pas très longue en kilométrage (228 kilomètres) mais il n'y a pratiquement que des petites routes de montagne. Cela sous-entends faible vitesse, mais surtout beaucoup de pauses pour prendre des photos. Avant de quitter Nice, je fais un petit détour par la promenade des Anglais. Sans trop m'attarder, je prends quelques photos des grands hôtels de luxe, puis je repars en direction d'Aspremont.

Pour quitter Nice, je passe par des gorges assez étroites qui servent également de carrière. Je découvre alors une série de villages perchés sur des buttes. Chacun ressemble à une carte postale grandeur nature. j'obtiens toute une déclinaison de l'ensemble butte, petit village couronné par une église, petit torrent au fond de la vallée avec des marres turquoises, et grandes montagnes verdoyantes pour encadrer le tout.

Vers 13h, je fais ma pause déjeuner à Gilette. Un petit parc avec vu sur le précipice a été aménagé pour le bonheur des touristes itinérants. Je déguste donc mon maïs-thon avec un tableau magnifique sous les yeux. Après être passé par dessus le Var, je remonte dans les montagnes. Je suis la route du Bréa (qui correspond à la route que Napoléon emprunta pour aller en Italie). Là encore, j'ai le droit à une succession de petits villages bien perchés. A mon grand étonnement, on ne se lasse pas de découvrir à chaque fois comment l'homme a su occuper chaque espace le plus inaccessible possible.

Vers 16h, j'arrive enfin aux portes des gorges du Cians. D'après le GPS, il me reste encore 124 kilomètres à parcourir sur les 230 que je devais faire dans la journée. Un peu inquiet pour mon timing, j'entre donc dans ce labyrinthe du vertige. Des falaises à pics de plusieurs centaines de mètres m'entourent. Au fond, j'entends gronder le ???. Au fur et a mesure que je progresse entre ces murs vertigineux, un sentiment profond d'humilité m'envahit. Ce passage est si grandiose que le contempler me donne la larme à l'oeil. N'arrivant plus à me concentrer sur la route, je suis obligé de m'arrêter quelques instants pour me remettre de mes émotions. La route circulant assez près du fond de la vallée, je n'ai pas vraiment le vertige (alors que c'est très souvent le cas quand je suis à une altitude où je domine l'ensemble de la vallée). Les falaises rougeâtres contrastes fortement avec les autres massifs que j'ai rencontré précédemment dans la journée. Cela offre une palette de couleurs assez exotique, entre le brun/bordeaux de la roche, le vert de la végétation et le turquoise de l'eau. Au cours d'une pause, j'aperçois une forme intrigante en haut d'un rocher. Le temps de changer d'objectif, j'ai à peine le temps de prendre une photo de ce qui semble être un chamois. Avec le grondement de la rivière et la distance, je suppose qu'il ne m'avait pas remarqué. Mon coeur battant la chamade après cette rencontre inattendue, je remonte sur ma monture en direction de Valberg. D'un seul coup le paysage se transforme.

En quittant les gorges de Cians, en quelques centaines de mètres, je passe d'un paysage méditerranéen avec des petits arbustes à un paysage alpin avec de grands conifères et de belles prairies à l'herbe bien grasse. Avec l'altitude, le froid commence à se faire sentir, même à l'arrêt avec toute mon armure. Je continue de monter pour arriver au point culminant du jour à Valberg à 1672 mètres. Après une séance photos devant les sommets alpins enneigés, je repars pour la dernière étape du jour: les gorges de Dalui. Là encore, la nature m'offre des contreforts vertigineux. La route offre une série de pas moins de dix-sept tunnels pour traverser des éperons incontournables. Chaque carte postale porte un nom: pont de la mariée, cascade de l'Amen, tête de la femme (un rocher qui est sensé inspiré une tête de femme). Après avoir quitter la route du Bréa, je rejoins la RN202 qui serpente le long du Var. Je la suis sur quelques dizaines de kilomètres. Comme les paysages qui suivent ne sont pas exigus, ils ne sont pas aussi imposants que les gorges que je viens de traverser. Ils n'en sont pas moins agréables, surtout dans la lumière chaude et rasante de fin de journée, qui offre de belles ombres portées.

J'arrive épuisé à Digne les bains vers 19h. Même si un parfum de fin de vacances commence à s'installer, je continu d'apprécier la vie au jour le jour. Mes émotions de la journée aurait tendance à me faire c'était le plus beau jour de mes vacances jusqu'à présent. Mais la fraîcheur de ces sentiments biaise sûrement l'analyse et sachant qu'il me reste encore quatre jours de voyage, je préfère ne pas trop m'avancer.



Cédric Rabemananjara - copyright 2008